Les Six piliers de la Foi
1. Croire en Dieu:
Croire en Dieu Tout-Puissant
Cela revient à croire fermement que Dieu Tout-Puissant est le Seigneur, le Possesseur et le Créateur de toute chose, que Lui Seul mérite qu'on lui voue un culte exclusif - prière, jeûne, invocation, espoir, crainte, humilité et soumission - qu'il possède tous les attributs de la perfection, et qu'il est au-dessus de toute Insuffisance.
Croire en Dieu c'est confirmer 3 catégories d'unicité (Tawhid) :
- L'unicité dans la Seigneurie [Rubûbiyya],
- L'unicité de la Divinité [Ulûhiyya],
- L'unicité des Noms et Attributs [Asmâ wa Sifat].Aussi, le serviteur ne peut se prétendre croyant que s'il a la conviction que Dieu est le Seigneur de toute chose et qu'il n'est nul Seigneur en dehors de Lui, qu'il est le Dieu de tous les êtres et qu'il n'est de dieu sinon Lui, et que Lui Seul possède des attributs et des noms parfaits.
1. L'Unicité de la seigneurie (Tawhid ar-Rubûbiyya) :
Globalement, cela signifie qu'il faut croire fermement que Dieu est le Seigneur de toute chose et qu'il n'existe pas un autre seigneur en dehors de Lui. Par « Seigneurie de Dieu », il faut entendre qu'Il est le Seul créateur, l'Unique souverain et Celui qui gouverne les affaires de Ses créatures.
Confirmer l'unicité seigneuriale de Dieu c'est attester qu'il est le Créateur, le Roi, Celui qui donne la vie et Celui qui la reprend, le Seul à être Profitable (Nafi') et Dommageable [Dârr], Celui qui exauce le voeu du nécessiteux quand il L'implore, Celui qui détient sur Ses créatures un Pouvoir déterminant, Celui qui donne (Mu'ti) et qui interdit [Mani'] ; et de Lui relèvent la création et l'ordre : « N'est-ce pas Lui qui crée et qui ordonne ? Béni soit le Seigneur des univers. » (Coran 7.54 )
Affirmer la Seigneurie d’Allah est un acte inné :
Dirige ton visage vers la religion exclusivement [pour Allah], telle est la nature qu’Allah a originellement donnée aux hommes, pas de changement à la Création d’Allah. (Coran, 30.30)
Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-je pas votre Seigneur ? ». Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons. ». (Coran, 7 : 172)
Tout nouveau-né naît avec la prédisposition naturelle [à l’Islam]. Ensuite, ses parents le rendent juif, chrétien ou mazdéen. (Hadîth rapporté par Bukhari et Muslim)
L’éducation dépravée et l’environnement athée sont les causes du changement d’orientation du nouveau né : J’ai créé Mes serviteurs croyants [musulmans], puis les diables les ont détournés. (Hadith Qudsi rapporté par Ahmad et Muslim)
Reconnaître l'unicité de la Seigneurie ne sert à rien, sans reconnaître l'Unicité de la Divinité et l'Unicité des noms et attributs
Quant à ceux qui, bien qu'admettant que Dieu est le Seigneur de toute chose, ne confirment pas Son Unicité ni dans Sa divinité [Tawhîd Al-Ulûhiyya] Lui associant de fausses divinités - ni dans Ses Noms et Attributs, en les niant, en Les concevant à l'image de ceux de l'Homme ou en en donnant une interprétation erronée, ceux-là ne tirent aucun avantage de cette forme de confirmation de l'unicité Dieu et ne sont pas croyants.
Dieu, parlant des associateurs, dit qu'ils attestaient qu'il est le Créateur de toute chose, mais qu'ils étaient, malgré cela, restés polythéistes, car ils ne professaient pas l'unicité de la divinité - ils adoraient en dehors de Dieu de faux dieux - ni celle des Noms et des Attributs de Dieu, puisqu'ils en reniaient une partie. C'est pourquoi Dieu Tout-Puissant dit d'eux : « La plupart ne croient en Dieu, qu'en Lui ajoutant des rivaux. » (Coran 12.106).
Commentant ce verset, Mujâhid a dit : « Leur foi en Dieu consiste seulement à déclarer que Dieu les a créés, qu'il assure leur subsistance et qu'il les fait mourir, puis ils lui associent - dans leurs actes adoratifs - autre que Lui. »
Confirmant cela, Dieu - Gloire à Lui - dit : « Si tu demandais [aux idolâtres] qui les a créés, ils répondraient certainement : « C'est Dieu ! » Comment alors peuvent-ils se détourner de Lui ? » (Coran 43.87)
« Demande-leur : « Qui vous fournit, du ciel et de la terre, votre nourriture ? De Qui dépendent votre ouïe, votre vue ? Qui fait sortir le vivant du mort et le mort du vivant ? Qui règle l'ordre de l'univers ? » Ils te diront : « Dieu ! » Dis-leur alors : « Eh quoi ! Ne Le craindrez-vous donc pas ? » (Coran 10.31).
2. Unicité de la Divinité (Tawhid al-Ulûhiyya) :
L’Unicité de la Divinité signifie que les serviteurs doivent consacrer leurs oeuvres d'adoration exclusivement pour Allah : invocations, voeux, immolations, l’espérance, la crainte, la confiance, le repentir...
La révélation des Livres Saints et la mission de tous les Messagers ont eu pour finalité de rappeler aux gens cette catégorie d'unicité, laquelle a constitué le fondement et l'essence de la prédication de tous les Messagers. Dieu Tout-Puissant dit :
Dis : « Il m’a été ordonné d’adorer Allah en lui vouant exclusivement le culte. » (Coran, 39.11)
Cette catégorie d'unicité constitue l'alpha et l'oméga de la religion ; c'est en elle que se trouve la justification de la création des êtres, conformément à cette parole divine : « Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent » (Coran 51.56)
C'est en fonction de cette catégorie d'unicité que se fait la rétribution dans le monde présent ainsi que dans la vie dernière : « Si tu donnes des associés à Allah, ton oeuvre sera certes vaines et tu seras
très certainement du nombre des perdants. » (Coran, 39.65)L'unicité de la divinité implique la nécessité de vouer à Dieu, en toute sincérité, toute forme d'adoration ; de cela découle un certain nombre d'obligations dont voici quelques-unes :
1. Aimer Dieu Tout-Puissant en toute sincérité ; Le serviteur ne doit aimer personne comme il aime Dieu ou plus encore, sinon il devient du nombre des associateurs. Dieu dit : « Il est des hommes qui prennent en dehors de Dieu des idoles qu'ils aiment à l'égal de Dieu. Il est vrai que les croyants vouent à Dieu un amour plus profond. » (Coran 2.165).
Vouer aux créatures un amour égal à celui que l'on a pour Dieu procède de l'associationnisme majeur qui exige de la part du serviteur le repentir. L'adoration sincère et exclusive de Dieu ne signifie pas que l'homme exclue l'amour inné qu'il a pour sa personne, ses père et mère, ses enfants, sa patrie et ses biens, mais seulement que cet amour vienne après celui de Dieu Tout-Puissant. Ainsi sera-t-il en mesure - si son amour pour ce qui procède de la vie d'ici-bas s'oppose à celui qu'il nourrit pour Dieu - de donner préséance à l'amour de Dieu et de Son Messager sur l'attachement aux valeurs mondaines.
Dieu dit : « Dis : Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos proches, les biens que vous avez acquis, un commerce pour lequel vous redoutez un manque de débit, des demeures qui vous satisfont vous sont plus chers que Dieu, Son Messager et la lutte pour Sa cause, alors attendez que vienne l'ordre de Dieu, car Il ne met point les pervers dans la bonne voie. » (Coran 9.24)
2 - N'invoquer, ne faire confiance et n'espérer qu'en Dieu, Exalté soit-Il. Dieu Tout-Puissant dit : « N'invoque pas, à côté de Dieu, ce qui ne peut servir ni nuire ou bien tu seras injuste » (Coran. 10.106) « Mettez votre confiance en Dieu, si vous êtes des croyants sincères » (Coran 5.23)
3 - Ne craindre que Dieu Tout-Puissant, car croire que certaines créatures pourraient - de par leur volonté et leur pouvoir - porter préjudice, et prendre peur d'elles revient à tomber dans l'associationnisme ; Dieu - Exalté soit-Il - dit : « Si Dieu te frappait d'un mal, nul ne pourrait t'en délivrer, sauf Lui. S'il te destine un bien, personne ne peut s'opposer à Sa bonté. Il gratifie qui Il veut parmi Ses serviteurs, car c'est Lui l'Indulgent, le Compatissant » (Coran 11.107).
4 - Consacrer l'adoration à Dieu quelque forme qu'elle revête : physique (prière, génuflexion, prosternation, jeûne, sacrifice, tour de la Ka'ba) ou verbale : (voeu, demande de pardon, etc..)
L'homme est tenu de réserver ces actes adoratifs ainsi que tous les autres à Dieu Seul, sinon il est associateur. « Dieu ne pardonne pas qu'on Lui associe d'autres divinités. Il pardonne à qui veut les péchés moins graves que celui-là. Quiconque associe [d'autres divinités] à Dieu, commet un péché infini. » (Coran 4.48)
3. Unicité des Noms et Attributs divins (Tawhid al-Asma` wa s-Sifat) :
Globalement, cela revient à croire fermement que Dieu Tout-Puissant possède tous les attributs de la perfection, qu'il est exempt de toute insuffisance et qu'il est Unique, rien ne Lui étant égal. Cela se traduit par la confirmation des Noms et des attributs que Dieu S'est donné - dans le Coran - ou que Son Messager Lui a conféré - dans la Tradition - sans les déformer [Tahrîf], les nier [Ta'tîl] ou s'interroger sur leur comment [Takyîf] sans anthropomorphisme [Tachbîh].
Il est évident, à partir de cette définition, que l'unicité des Noms et des Attributs repose sur trois bases. Celui qui se départ de l'une d'elles n'est pas de ceux qui reconnaissent l'unicité de leur Seigneur dans Ses noms et Ses attributs [Muwahhid].
La première : Dieu - le Très-Haut - ne ressemble pas à Ses créatures et est exempt de toute insuffisance. « Rien ne Lui ressemble » (Coran 42, 11) « Nul ne saurait L'égaler » (Coran 112.4) « Ne donnez pas à Dieu des égaux. » (Coran 16.74)
La Fitra (la nature primordiale) adhère intuitivement à tout cela. Le Créateur des êtres et des choses ne peut ressembler à l'objet de Sa création. Ainsi, Dieu ne peut avoir une épouse, un fils, un associé, un auxiliaire. Dieu est exempt des attributs de l'insuffisance comme le sommeil, la peine, la fatigue, la mort, l'ignorance, l'injustice, la négligence, l'oubli, la somnolence et la localisation.
La seconde : Ajouter foi aux Noms et aux Attributs tels qu'ils ont été établis par le Livre et la Tradition [Sunna], sans en éliminer une partie ou leur ajouter ce qui n'en relève pas et sans les déformer ou les nier.
Dieu Tout-Puissant ne peut donc être connu qu'à travers Sa propre description ou celle de Son Envoyé. Dieu dit : « Est-ce Dieu ou vous qui savez le mieux ? » (Coran 2, 140)
La troisième : Renoncer à vouloir saisir le comment des attributs divins et ne pas chercher à percer leur essence.
C'est que la connaissance du comment de l'attribut est tributaire de celle du comment de l'essence, les qualités [Sifa] différant selon les personnes décrites. Il ne convient donc pas de s'interroger sur le comment de l'Essence et des Noms de Dieu Tout-Puissant. C'est pourquoi beaucoup d'Anciens dirent, lorsqu'on les interrogea sur le comment de l'istiwâ' (l'établissement de Dieu sur le Trône) : « Certes, Dieu s'est établi sur Son Trône, mais la manière [de l'établissement] nous échappe. C'est une obligation que d'y croire et s'interroger sur son comment est une innovation. »
L'Unicité des Noms et Attributs divins peut être ébranlée par un certain nombre de choses, d'où la nécessité pour le musulman de les éviter :
1. L'anthropomorphisme : Cela revient à concevoir le Créateur à l'image du créé, comme le firent les chrétiens à propos de Jésus, les juifs avec Lazare et les associateurs avec leurs idoles. Il en est de même de certaines sectes qui ont comparé la face de Dieu, Sa Main, Sa Vue etc. à celles des créatures.
2 - L'altération : C'est le fait de déformer les termes désignant les noms et les attributs divins par l'augmentation ou la diminution de leur nombre, la modification de leurs voyelles ou encore en leur conférant une signification impropre, c'est ce que les innovateurs appellent « l'interprétation » ; en fait, ils donnent au terme un sens que n'admet pas l'usage de la langue.
3. La négation : Elle se fait en rejetant les attributs divins, en abandonnant l'adoration due à Dieu ou encore en professant que les créatures sont, au même titre que Dieu, éternelles [Qidam], reniant ainsi que Dieu les a créées et façonnées.
4. La détermination du comment [Takyîf] des Attributs de Dieu et la désignation de leur essence.
Les Noms de Dieu Tout-Puissant
Il s'agit de noms propres qui désignent Dieu et que Dieu ainsi que Son Messager ont indiqué respectivement dans le Coran et la Tradition. Ces noms ont été qualifiés de « plus beaux » (Al-husna) car désignant le meilleur nommé (Musammâ) et le plus noble signifié (Madlûl).
Quant au nombre des noms divins, il est rapporté dans le Texte qu'il est de quatre-vingt-dix neuf. Bukhari et Muslim rapportent, d'après Abu Hurayra que le Messager de Dieu a déclaré : « Dieu a quatre-vingt-dix neuf noms, soit cent moins un. Celui qui les retient entrera au Paradis. En vérité, Dieu est Impair et Il aime ce qui est impair. »
Les savants musulmans affirment que ce hadith authentique ne signifie pas qu'il faille restreindre les noms de Dieu au nombre cité par le Prophète, mais seulement que ces noms désignent Dieu et que quiconque les retiendra, accédera au Paradis. Le hadith n'exclut pas que Dieu ait d'autres noms.
Cela montre qu'il existe d'autres noms que le Créateur n'a pas cités, c'est ce qu'établit le hadith suivant : « Il n'est pas de musulman qui, envahi par quelque souci ou chagrin, ne dise : « Seigneur, Dieu ! Je suis ton esclave et le fils de ton esclave. Tu es Mon Maître, Ton ordre, me concernant, ne manque pas de s'accomplir et le destin que Tu m'as prescrit est juste. Aussi, je T'implore par tous les noms que Tu t'es donné, que Tu les aies révélés dans Ton Livre ou enseignés à l'une de Tes créatures ou gardés secrets, fais du Coran le printemps de mon coeur et ce qui dissipe mon affliction et mes soucis. » sans que Dieu ne fasse disparaître son souci pour y substituer de la joie. » [Ahmad, Abu 'Uwâna, Abu Yalâ, Al-Bazzâr].
2. Croire en ses Anges:
- Les caractéristiques physiques et morales
LES ANGES
1. Les caractéristiques physiques
La croyance en les Anges constitue un des fondements de la foi. Le Très-Haut à dit : « Le Messager a cru en ce qu´on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers. » [Coran 2: 285]
Matière et date de leur création
La lumière est la matière dont ils sont issus. Dans le Sahih de Mouslim, Aïcha - qu'Allah soit satisfait d'elle et de son père rapporte que le Messager d'Allah a dit : « Les Anges ont été créés à partir de la lumière, le djinn a été créé à partir d'un feu pur, et Adam a été créé à partir de ce qui vous a été décrit. »
Nous ne savons pas quand ils ont été créés, Allah le Très-Grand ne nous a pas informés de cela, mais nous savons que leur création a précédé celle d'Adam, le Père des humains, car Allah nous a informés qu'il a fait savoir aux Anges qu'il allait mettre sur terre un Khalifa (Lieutenant) :
« Vint le jour où ton Seigneur dit aux Anges: J'ai résolu d'installer un lieutenant à Moi sur terre. Y mettras-Tu, firent-ils, un être qui y sème le désordre et répand injustement le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et Te glorifier ? Il est des choses, dit le Seigneur, que Je suis le Seul à savoir. » (Coran 2.30)
Voir les Anges
Comme les Anges étaient des corps lumineux et fins, les gens ne peuvent les voir, d'autant plus qu'Allah n'a pas doté nos yeux de capacité permettant cette vision. Personne de la communauté musulmane n'a vu les Anges dans leur forme réelle sauf le Messager , qui a vu Gibril deux fois dans la forme qu'Allah a créée; les textes ont indiqué que les humains pourraient voir les Anges, si ces derniers s'incarnaient dans la forme d'un être humain.
Leur immensité
Allah le Très-Haut a dit à propos des Anges de l'Enfer :
« Croyants! préservez-vous ainsi que les vôtres d'un feu auquel hommes et pierres serviront de combustible. Un brasier gardé par des Anges gigantesques et violents qui n'enfreignent en rien les ordres d'Allah et exécutent ce qui leur est commandé. » [Coran 66.6]L'immensité du physique de Gibril :
Le Messager d'Allah a vu Gibril deux fois dans sa forme angélique. Ces deux circonstances sont citées dans la Parole du Très-Haut :
« Il a bien vu l'Archange au Zénith éclatant » [Coran 81.23]
« Il l'a vu, certes, une autre fois. A côté du Lotus de la Limite. Là où est le jardin du Séjour. » [Coran 53.13]Mouslim rapporte dans son Sahih que Aïcha - qu'Allah soit satisfait d'elle - a interrogé le Messager à propos de ces deux versets, et il a répondu : « C'était Gibril, je ne l'ai jamais vu dans la forme originelle dans laquelle il a été créé, sauf ces deux fois. Je l'ai vu descendre du ciel, obstruant de l'immensité de sa forme ce qui est entre le ciel et la terre. »
Boukhari rapporte dans son Sahih que Abdallah Ibn Massoud a dit : « Mohammed a vu Gibril disposant de six cents ailes. »
Le Coran décrit Gabriel : "En vérité, c'est là parole d'un messager éminent. Puissamment doué, d'un grand crédit près du Maitre du Trône. Obéi des Anges, et d'une loyauté éprouvée." (Coran 81.19)
L'immensité physique des Porteurs du Trône
Abou Daoud cite Djâbir Ibn Abdallah qui rapporte que le Messager d'Allah a dit : « Il m'a été permis de faire état d'un des Anges d'Allah parmi les Porteurs du Trône - [alors], entre le pavillon de son oreille et son épaule, il y a l'équivalent d'une marche de sept cents ans. » [Sahih Sunan Abou Daoud]
Leurs traits physiques les plus importants
Premièrement : Les ailes des Anges
Les Anges ont des ailes, comme nous en a informés Allah le Très-Haut. Parmi eux, il y a ceux qui ont deux ailes, ceux qui en ont trois ou quatre et ceux qui en ont davantage :
« Louange à Allah, créateur, sans modèle préétabli, des cieux et de la terre qui fit des Anges Ses messagers dotés de deux, trois ou quatre ailes. Il ajoute à Sa création ce qu'Il veut, car Allah a pouvoir sur toute chose. » [Coran 35.1]Deuxièmement : La beauté des Anges
Allah les a créés dans des formes belles et généreuses, comme le Très-Haut l'a dit à propos de Gibril :
« Un être puissamment doué l'a initié. Un être d'une vigueur inouïe qui lui apparut. » [Coran 53.5-6]Il a été convenu chez les gens de qualifier les Anges de beaux, comme il a été convenu de qualifier les démons de laids. C'est pourquoi les gens disent d'un bel homme qu'il ressemble à un ange :
« Lorsqu'elles l'eurent contemplé (Joseph), elles furent si émerveillées de sa beauté qu'elles s'en taillèrent les mains. Ô Allah! s'écriaient-elles. Ce ne peut être un mortel, mais un Ange de toute perfection. » [Coran 12.31]
Troisièmement : ils ne peuvent être qualifiés ni de masculins ni de féminins
Les polythéistes arabes prétendaient que les Anges sont du genre féminin et qu'ils sont des filles d'Allah.
« Interroge tes concitoyens! Trouvent-ils tout naturel que ton Seigneur n'ait que des filles quand eux-mêmes ne recherchent pour enfants que des garçons ? Aurions-nous donc créé les Anges sous leurs propres yeux les faisant de sexe féminin ? Ils vont affirmer dans leur imposture : « Allah a engendré! » Ils ne font en vérité que blasphémer. » [Coran 37.149-152]
« Ils ont fait des Anges, serviteurs du Miséricordieux, des êtres féminins. Ont-ils été témoins de leur création ? Leur témoignage sera consigné et ils auront à en répondre. » [Coran 43.19]
Quatrièmement : Ils ne mangent pas, ni ne boivent
Les anges n'ont besoin ni de nourriture, ni de boisson humaines.
« Le récit des hôtes d'Ibrahim, si généreusement accueillis, t'est-il parvenu? ... Il servit le plat à ses hôtes. Quoi! s'étonna Ibrahim. N'en mangerez-vous pas ? Il s'en effrayait en lui-même, quand les inconnus lui dirent : n'aie pas peur! Et ils lui annoncèrent une heureuse nouvelle, la naissance d'un fils (Isaac) bien doué. » [Coran 51.24]
Et dans un autre verset : Voyant que leurs mains n'y touchaient pas, il fut pris de soupçons à leur endroit et en eut peur. « Ne crains rien, lui dirent-ils. Nous sommes envoyés vers le peuple de Loth. » (Coran 11.70)
Cinquièmement : Ils ne s'ennuient pas et ne se fatiguent nullement
Les Anges sont chargés de l'adoration d'Allah, de Lui obéir et d'exécuter Ses Ordres sans épuisement ni ennui, tout en n'étant nullement touchés par ce qui affecte les humains. Allah le Très-Haut a dit dans la description de Ses Anges :
« Ils Le glorifient nuit et jour, sans relâche. » [Coran 21.20]Dans un autre verset : « Si, tout enflés d'orgueil, les hommes refusent de L'adorer, ceux du moins qui sont auprès de Lui, ne cessent, nuit et jour, de célébrer Ses louanges, sans se lasser. » [Coran 41.38]
Sixièmement : les lieux d'habitation des Anges
Les demeures des Anges et leurs habitations se situent au ciel, comme l'a dit le Très-Haut :
« Peu s'en faut que les cieux ne s'affaissent depuis leur faîte sous Sa grandeur, tandis que les Anges y glorifient leur Seigneur, implorant Sa faveur pour ceux qui sont sur terre. » [Coran 42.5]Et ils descendent sur terre par ordre d'Allah pour accomplir les missions dont ils sont chargés et à qui elles incombent :
« Nous ne descendons que sur l'ordre de ton Seigneur qui Seul régente notre destin passé, présent et à venir. Et ton Seigneur n'oublie rien. » [Coran 19.64]
Septièmement : le nombre des Anges
Le nombre des Anges est considérable et Seul Leur Créateur le connaît :
Gibril à propos d'Al-Beït Al-Ma'mour (« la Demeure peuplée »), situé au septième ciel, lorsque le Messager l'a interrogé à ce propos lors du Voyage Nocturne (Al-Isrâ) : « Soixante-dix mille Anges y entrent chaque jour, et ils ne reviennent jamais (...) ». [Boukhari et Mouslim]
Mouslim, dans son Sahih, rapporte que le Messager d'Allah a dit : « On fait venir la Géhenne, ce jour là, avec soixante-dix mille rênes. A chaque rêne, il y a soixante-dix mille Anges. »
Autrement dit, ceux qui ramènent la Géhenne, le jour du Jugement Dernier, sont au nombre de quatre milliards neuf cents millions. Et si tu contemples les textes relatifs aux Anges, qui s'occupent de l'homme, tu sauras leur grand nombre ; car il y a un Ange chargé du liquide de la procréation, deux Anges pour écrire les oeuvres de chaque être humain, des Anges pour le protéger et un Ange-gardien pour l'orienter et le guider, comme nous le verrons plus loin.
Huitièmement : les noms des Anges
Les Anges ont des noms dont nous ne connaissons que peu. Voici les versets qui évoquent les noms de certains Anges :
Gibril (Gabriel) : Il est l'ange de la Révélation et celui qui a suivi le Prophète durant toute sa mission.
Gibril est l'Esprit dévoué cité dans les versets suivants :
« Que l'Esprit de fidélité est venu de Là-Haut déposer en ton coeur, afin que tu sois un Avertisseur parmi tant d'autres. » (Coran 26.193-194)
3. Croire en ses Livres:
Les Livres de Dieu
Au nombre des fondements de la foi figure la croyance aux Livres que Dieu a fait descendre sur Ses Prophètes et Ses Envoyés. Dieu a fait descendre le Coran sur Muhammad de la même manière qu'Il a fait descendre Ses Livres sur les autres Envoyés avant lui.
Dieu mentionne dans le Coran certains de ces livres, c'est le cas pour :
1 - La Torah descendue sur Moïse : « Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C´est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. » (Coran 5.44)
2 - L'Evangile descendu sur Jésus : « Et Nous lui avons donné l´Evangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer ce qu´il y avait dans la Thora avant lui, et un guide et une exhortation pour les pieux.» (Coran 5.46)
3 - Les Psaumes (Zabûr) révélés à David : « Et à David nous avons donné le Zabour. » (Coran 17.55)
4 - Les Feuillets d'Abraham et de Moïse : « Ceci se trouve, certes, dans les Feuilles anciennes, les Feuilles d´Abraham et de Moïse. » (Coran 87.18)
Quant aux autres Livres descendus sur les autres Envoyés, Dieu ne mentionne pas leurs noms. Ce que nous savons, c'est que chaque Prophète envoyé par Dieu était porteur d'un message à transmettre à son peuple. Dieu dit : « Les gens formaient (à l´origine) une seule communauté. Puis, (après leurs divergences,) Allah envoya des prophètes comme annonciateurs et avertisseurs; et Il fit descendre avec eux le Livre contenant la vérité, pour régler parmi les gens leurs divergences. » (Coran 2.213)
Nous devons croire à ces Livres de manière générale. Et il ne nous est pas permis d'attribuer à Dieu quelque Livre qu'il ne fait pas Sien dans le Coran.
Nous devons croire que le Coran est l'ultime Livre à avoir été révélé par Dieu, Exalté soit-Il, et qu'Il lui a conféré des qualités le distinguant des Livres antérieurs, dont les plus importantes sont :
1. Le fait tout d'abord qu'il englobe la somme des enseignements divins et confirme le révélé des Livres précédents quant à l'unicité de Dieu et l'obligation de L'adorer et de se conformer à Ses prescriptions. Il synthétise les bienfaits et les vertus qui étaient, dans les autres Livres, éparpillés, et domine les Ecrits antérieurs, confirmant la vérité contenue en eux et indiquant l'altération qu'ils ont subie.
Dieu dit : « Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. » (Coran 5.48)
Il a apporté à l'ensemble de l'humanité une législation contenant tout ce qui est nécessaire pour faire son bonheur dans les deux demeures. Il a abrogé toutes les législations antérieures, et établi les prescriptions définitives, lesquelles sont valables en tout temps et tout lieu.
2. En outre, le Coran est l'unique Livre que Dieu a préservé de toute altération. « C'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est nous qui en sommes gardiens. » (Coran 15.9) ; « Le faux ne l´atteint [d´aucune part], ni par devant ni par derrière. » (Coran 41.42)
Cette qualité dérive d'une autre, à savoir que le Coran a été révélé à Muhammad pour l'humanité entière et non à l'intention d'un peuple particulier comme ce fut le cas des Livres divins précédents. C'est pourquoi a-t-il été préservé de toute déformation aux fins de demeurer jusqu'à la fin des temps un argument contre les gens.
Quant aux autres Livres, Dieu s'était, dans chacun d'eux, adressé à une communauté particulière sans y inclure les autres. Bien que toutes les Ecritures s'accordaient sur le fondement de la religion, il n'en restait pas moins que les législations et les prescriptions qu'ils contenaient étaient spécifiques à des époques et des peuples précis.
Dieu dit : « A chacun de vous Nous avons assigné une législation et une voie bien claire. » (Coran 5.48). C'est pourquoi, Dieu ne s'engagea pas à les sauvegarder comme Il le fit pour le Coran. Par exemple, pour la Thora, Dieu dit : « Car on leur (les savants Juifs) a confié la garde du Livre d´Allah, et ils en sont les témoins. » (Coran 5.44)
Il signala dans Son Livre ultime les altérations dont ils firent l'objet.
Touchant la Torah, Dieu dit :
« Eh bien, espérez-vous, que des pareils gens (les Juifs) vous partageront la foi ? alors qu´un groupe d´entre eux, après avoir entendu et compris la parole d´Allah, la falsifièrent sciemment. » (Coran 2.75)
Concernant l'Evangile, Dieu dit :
« Et de ceux qui disent : "Nous sommes chrétiens", Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé...Ô gens du Livre! Notre Messager (Muhammad) vous est certes venu, vous exposant beaucoup de ce que vous cachiez du Livre. » (Coran 5.14).
4. Croire aux Prophètes et Messagers:
Croire aux Prophètes et aux Messagers
Croire aux Prophètes et aux Messagers de Dieu s'inscrit au nombre des fondements de la foi. Certains sont cités dans le Coran et d'autres pas.
« Certes, Nous avons envoyé avant toi des Messagers. Il en est dont Nous t´avons raconté l´histoire; et il en est dont Nous ne t´avons pas raconté l´histoire. » Coran 40.78
Chaque peuple a eu un Prophète :
« Il n´est pas une nation qui n´ait déjà eu un avertisseur. » (Coran 35.24)
« Chaque communauté a eu un messager. » (Coran 10.47)
Le Coran mentionne le nom de vingt-cinq Prophètes et Messagers : Adam, Noé, Idris, Salih, Ibrahim, Hud, Lot, Yunus, Isma'il, Isaac, Jacob, Yusuf, Ayyub, Shu'ayb, Moïse, Aaron, Al-Yasa', Dhu-l-Kifl, Dawud, Zakariyya, Sulayman, Ilyas, Yahia, 'Issa et Muhammad, que la prière et le salut de Dieu soient sur eux tous.
Il convient de faire une distinction entre un Nabi (Prophète) et un Rasûl (Messager). Le Nabi est celui qu'Allah a chargé de rappeler et d'appuyer des prescriptions d'origine divine déjà révélées avant lui.
Quant au Rasul, c'est celui que Allah a envoyé avec des prescriptions d'origine divine, soit que celles-ci soient nouvelles en soi, soit qu'elles avaient été révélées à un autre messager.
Ainsi, tout Messager [Rasul] est également Prophète [Nabi], mais pas forcément l'inverse .
5. Croire au Jour Dernier:
Le Jour dernier
Cela signifie, d'une manière générale, le fait d’ajouter foi à tout ce que Dieu Tout-Puissant et Son Messager ont fourni comme données sur ce qui se passe après la mort, c'est-à dire : le châtiment et la félicité dans la tombe, la résurrection, le rassemblement, les registres des actions, le jugement, la balance, le bassin, le pont jeté sur l'Enfer [Sirât], l'intercession, le Paradis, l'Enfer et tout ce qui a été préparé à l'intention de leurs hôtes.
Pourquoi le Coran s'intéresse beaucoup au jour dernier ?
Le Coran fait cas du Jour dernier, affirmant chaque fois son avènement et y faisant allusion en toute occasion en usant des différentes formes de style qu'admet la langue arabe.
L'intérêt du Coran pour le Jour ultime revêt plusieurs aspects :
- Le Coran établit un lien étroit entre la foi en Dieu et celle en ce jour. Dieu dit : « La piété est de croire en Dieu et au Jour dernier » (Coran 2.177) ; « Ils croient en Allah et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes oeuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien. » (Coran 3.114) ; « Ne peupleront les mosquées d´Allah que ceux qui croient en Allah et au Jour dernier » (Coran 9.18) ; « Adorez Dieu et espérez le Jour dernier, et ne semez pas le désordre sur terre. » (Coran 29, 36). Le Livre de Dieu Tout-Puissant foisonne de versets du même genre.
- Le Coran y fait fréquemment référence au point qu'aucune de ses pages n'en est exempte ; il traite ce jour avec force détails, ce qu'il fait rarement à propos des autres volets de l'Inconnu.
- Dieu donne à ce Jour plusieurs noms, chacun d'eux mettant en exergue un aspect des affres dont il sera le théâtre : Qiyyâma [la résurrection], Sâ'a [l'Heure], Âkhira [la vie dernière], Yawmu Ad-Dîn [le Jour du Jugement], Yawmu Al-Hisâb [le Jour des comptes], Yawmu Al-Fath [le Jour de la Victoire éclatante], Yawmu At-Talâq [le Jour de la rencontre], Yawmu Al-jam' [le Jour du rassemblement], Yawmu At-Taghâbun [le Jour où les gens s'ignorent], Yawmu At-Tanâd [le Jour des interpellations], Yawmu Al-khulûd [le Jour d'éternité], Yawmu Al-khurûj [le Jour de la sortie des tombes], Yawmu Al-hasra [Le Jour des regrets], Al-Âzifa, [le jour imminent], At-Tâmma [le cataclysme], As-Sâkha [le fracas], Al-Hâqqa [l'inéluctable], Al-Ghâchiya [l'enveloppant], Al-Wâqi'a [l'échéante], etc.
La sagesse d'un tel intérêt pour le Jour dernier réside dans le rôle que joue la foi en cette échéance, laquelle imprègne la vie de l'homme en l'orientant et en l'incitant à faire le bien et à craindre Dieu Tout-Puissant. Grande est effectivement la différence entre celui qui ne croit pas à la résurrection, pensant à ses propres intérêts et celui qui croit qu'un jour viendra où il sera jugé selon ses actes et paroles devant le plus Juste des justes et sera rétribué selon ses oeuvres.
Le premier ne reconnaît de règles que celles dictées par la passion et la concupiscence, et la fin qu'il poursuit est égoïste, justifiant les moyens, le comportement et l'acte quelles qu'en soient leurs conséquences.
Le second se tient dans la sphère du droit, du bien et du bon ordre, lesquels sont les seuls à être considérés par Dieu, ce jour-là. Dieu dit : « Ce Jour-là, la pesée sera juste. Ceux dont les balances seront lourdes auront le bonheur. Ceux dont les balances seront légères se seront perdus eux-mêmes parce qu'ils furent coupables envers Nos signes. » (Coran 7.8)
A cette sagesse, fait allusion le style coranique, lequel établit souvent un lien entre la foi dans le jour ultime et la bonne oeuvre. Dieu dit : « Vois-tu celui qui nie le jugement ? C'est celui qui repousse l'orphelin et qui n'incite pas à nourrir le pauvre. » (Coran 107.1) ; « Quiconque croit à l'autre vie croit à ce Livre et est assidu à la prière. » (Coran 6.92)
L'homme étant prédisposé à rechercher son propre intérêt et à repousser le mal, la foi au Jour dernier vient renforcer chez lui la barrière psychologique, laquelle l'incite au bien et le détourne du mal. C'est pourquoi, le Coran accorde au rappel de ce Jour une grande importance et s'ingénie à le décrire aux fins d'enraciner cette barrière psychologique dans le coeur et pour que cette dernière ait un effet déterminant sur le comportement du croyant.
La sagesse quant à la grande attention accordée par le Coran au Jour dernier réside dans le fait que les gens l'oublient et ne s'en soucient guère en raison de leur attachement au monde d'ici-bas et de leur amour pour ses plaisirs éphémères. Or, la foi en ce Jour et dans le châtiment et les délices qui l'accompagnent modère l'inclination pour la vie immédiate, les serviteurs prenant conscience que ses plaisirs ne méritent pas qu'ils les recherchent avec avidité et se les disputent. Seul mérite cela de leur part ce que Dieu leur a préparé pour le jour dernier. C'est à ce sens que fait allusion ce verset : « Et ne tends point tes yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d´entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. Ce qu´Allah fournit (au Paradis) est meilleur et plus durable. » (Coran 9.38)
Une autre sagesse de cette importance conférée au Jour ultime consiste dans le fait qu'il a toujours suscité l'étonnement des négateurs dont le discernement limité n'admet pas la possibilité de la résurrection, l'homme se transformant en ossements et en cendres après la mort. Dieu dit : « Qâf. Par le glorieux Coran ! Ils sont étonnés que quelqu'un de chez eux vienne les avertir. Les incroyants disent : Etrange, quand nous serons morts et ne serons plus que poussière, revenir de si loin ! » (Coran 50.1) Dans de nombreux versets dont nous citerons une partie plus loin, Dieu montre aux négateurs que le sens par lequel ils appréhendent cette vérité est faible et incapable sinon il s auraient relevé la multiplicité des illustrations de la résurrection dans la vie de l'homme. En réalité ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent mais les coeurs dans les poitrines.
Preuves de la foi au Jour dernier et réfutation des arguments fallacieux de ceux qui le nient :
Le Livre de Dieu et la Tradition de Son Messager aussi bien que la raison et la nature primordiale [Fitra] témoignent du caractère inéluctable du Jour dernier. Dieu - Gloire à Lui - le mentionne abondamment dans le Coran en apportant les preuves de la résurrection et en récusant les soupçons des négateurs. De la même manière, le Coran développe les questions relatives à ce Jour et les aborde dans un style qui n'a pas son pareil dans les Livres antérieurs, bien qu'il n'est pas de Messager qui ne l'ait annoncé à son peuple et ne l'en ait averti et qui n'ait déclaré l'impiété de celui qui le nie ou nourrit à son sujet des doutes.
Dieu dit : « Allah ! Pas de divinité à part Lui ! Très certainement, Il vous rassemblera au Jour de la Résurrection, point de doute là-dessus. » (Coran 4.87)
Le Coran nous rapporte que Noé a dit aux siens : « Dieu vous a fait croître de la terre. Il vous y fera rentrer et vous en fera soudain sortir. » (Coran 71.17) Dieu dit aussi à Moïse : « L´Heure va certes arriver. Je la cache à peine, pour que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. Que celui qui n´y croit pas et qui suit sa propre passion ne t´en détourne pas. Sinon tu périras. » (Coran 20.15)
Dieu ordonne - dans plusieurs endroits du Coran - à Son Envoyé Muhammad de jurer par le nom de Son Seigneur pour attester de la réalité de la résurrection. Ainsi dit-Il : Les dénégateurs prétendent qu'ils ne seront pas ressuscités. Dis : « Mais si ! par Mon Seigneur, vous le serez, bien sûr. » (Coran 64.7)
Dénier la résurrection revient à traiter de menteurs tous les Envoyés, bien que des preuves rationnelles et tangibles attestent indéniablement de leur sincérité dans tout ce qu'ils ont communiqué. Récuser toute information donnée par eux à ce sujet revient à décrédibiliser et à désavouer cette même raison qui affirme leur probité. Cela est une obstination vide de sens.
Les dénégateurs de la résurrection ne possèdent aucun argument. C'est que cette question relève de l'Inconnu dont Seul Dieu détient la clé. La règle dans ce domaine est que l'on ne peut établir ou nier ce que Dieu n'établit pas ou ne nie pas. Seul est véridique dans ce qu'il rapporte à ce sujet celui qui reçoit de Dieu la Révélation, autrement dit le Messager de Dieu, lequel est soutenu par les miracles et initié par Dieu à une partie de l'Insondable. Nous avons déjà souligné que l'ensemble des Envoyés de Dieu ont annoncé l'avènement du Jour dernier.
6. Croire au Destin, qu’il soit favorable ou défavorable:
Croire au Destin
Croire au destin [Qadar] est un des fondements du dogme ['Aqida] islamique. Il constitue le sixième pilier de la foi. Celui qui le dénie s'exclut de la religion de Dieu Tout-Puissant.
Le Destin est la science de Dieu, qui embrasse l'avenir des créatures. Le Décret est l'existentialisation des choses selon la science et la volonté de Dieu. Le dogme du destin repose, en vérité, sur la foi dans les attributs de Dieu et Ses plus beaux noms dont : la Science, la Puissance et la Volonté.
Le Très-Haut dit : « Certes Il sait tout » (Coran 2.29) ; « Il peut tout » (Coran 57.2) ; « Il fait ce qu'Il veut » (Coran 85.16)
Qu'est ce que la foi dans le Destin ?
Tout musulman doit croire au Destin imparti en bien comme en mal. Y ajouter foi revient à admettre la science éternelle de Dieu, Sa volonté agissante et Sa toute puissance. Ibn Taymiyya a dit dans « Al-'aqîda Al-Wâsitiyya » - à propos de la foi dans le destin : « La foi dans le Destin comprend deux degrés : chaque degré englobe deux aspects :
Le premier degré :
Croire que Dieu connaît de par Sa science éternelle les oeuvres des créatures, leurs états : Obéissances et désobéissances, subsistances (Rizq) et termes de vie (Ajal). Dieu a ensuite consigné dans la Table protégée (Lawh Al-Mahfuz) les destinées des créatures. Lorsque Dieu créa la Plume (Qalam), Il lui ordonna : « Ecris ! » et elle demanda « Que dois-je écrire ? » Il dit : « Ecris ce qui, jusqu'au Jour de la Résurrection, aura lieu. » Aussi, ce qui atteint l'homme ne pouvait le manquer et ce qui le manque ne lui était pas destiné. L'encre des plumes a séché et les feuillets ont été rangés.
Le Très-Haut dit : « Ignores-tu que Dieu sait ce qui est dans le ciel et la terre ! Cela se trouve dans un Livre. Cela est pour Dieu facile. » [Coran 22.70]. Il a dit aussi : « Nulle calamité n'atteint la terre ni vos personnes qui ne soit consignée dans un Livre, avant que Nous la fassions survenir. En vérité, cela est aisé pour Dieu » [Coran 57.22]
Le deuxième degré :
Croire en la puissante Volonté de Dieu, et en Son pouvoir universel ; autrement dit au fait que ce que Dieu veut, se produit, et inversement ce qu'Il ne veut pas, ne saurait être. Il n'est de mouvement (Haraka) ni de repos (Sukûn), dans les cieux et dans la terre, qui ne procède de Sa Volonté, pureté à Lui. Aux serviteurs ('Ibad), Il a enjoint d'obéir à Lui ainsi qu'à Ses Envoyés, et Il leur a interdit la rébellion (Ma'siyya).
Dieu - Pureté à Lui - aime les pieux, le bienfaisants et les justes. Il est satisfait de ceux qui ont cru et accompli des oeuvres pies, mais Il n'aime pas les négateurs, et n'agrée pas les pervers (Fâsiq). Il n'ordonne pas la turpitude et n'accepte point l'infidélité de Ses serviteurs. Il n'aime pas non plus la corruption. Les serviteurs sont les auteurs véritables des actes qui sont les leurs, Dieu est cependant le Créateur de leurs actes. Par serviteur, il convient d'entendre aussi bien le croyant, le pieux, le prieur et le jeûneur que le négateur et le pervers. Les serviteurs ont une puissance sur leurs actes et ont une volonté, mais Dieu est - conformément à Sa parole - le Créateur de leur pouvoir et de leur vouloir.
De ces paroles d'Ibn Taymiyya, il ressort que la foi dans le Destin comprend quatre degrés :
1 - La foi en la Science éternelle de Dieu. Dieu connaît les actes de Ses serviteurs avant même que ces derniers ne les accomplissent.
2 - Tout est inscrit dans la Table protégée.
3 - La Volonté de Dieu et Sa toute Puissance.
4 - Dieu a existencié toutes les créatures. Il est le Seul Créateur et tout ce qui est en dehors de lui, est création.